Pas de frontière pour la qualité de l'air

De par leur nature volatile, les polluants atmosphériques voyagent, traversent les frontières et atteignent des régions et pays voisins. La pollution générée dans un pays ou une région peut avoir des effets sur la qualité de l'air d'autres territoires, même à des milliers de kilomètres. Son amélioration est un enjeu sanitaire global qui nécessite une coordination internationale. Comment mesure-t'on en Hauts-de-France ces contributions lointaines qui s’ajoutent à nos émissions locales ? Quels sont les lois et les coopérations existantes avec nos voisins frontaliers ?

Atmo Hauts de France en mesurant la pollution quotidiennement, quantifie les niveaux de pollution présents dans l'environnement et détermine ainsi les sources de pollution.  Grâce à ce travail, les autorités peuvent conforter et élaborer de stratégies environnementales afin de réduire les niveaux de pollution. On retrouve dans chaque région, une association similaire à celle des Hauts-de-France, regroupé autour d'une fédération.

On différencie plusieurs types de pollution atmosphérique à partir de leur origine et de leur distribution :

• La pollution de fond : présente en permanence dans l'environnement et qui est souvent causée par des sources de pollution lointaines.    La pollution de fond est mesurée dans des stations de surveillance situées à l'écart des sources de pollution locales, afin de déterminer la qualité de l'air dans une région donnée. Elle caractérise la pollution minimale à laquelle les habitants de ce secteur sont exposés. Contrairement à la pollution de proximité, qui peut varier rapidement sur de courtes périodes, la pollution de fond s’évalue sur des périodes plus longues.
   
• La pollution de proximité, quant à elle, est la pollution qui est générée par des sources très localisées, telles que les émissions des véhicules, les émissions industrielles, les feux de cheminée, etc 
• Et enfin on parle aussi de pollution régionale de fond, toutes les pollutions émises dans la région et la pollution importée, venant de l’extérieur de la région
  C'est pourquoi Atmo Hauts-de-France a plusieurs typologies de stations

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les différents types de pollution. (Image : Atmo Hauts-de-France)

Pour en savoir plus sur la pollution de fond consultez notre article : La pollution de fond : une menace quotidienne

Mesurer la pollution qui provient des autres régions ou pays et élaborer une stratégie commune peut être difficile quand chaque pays n’applique pas les mêmes dispositifs ou indices en termes de qualité de l'air :

Une norme de qualité de l'air ambiant est une limite quantitative d'un polluant dans l'air. Il y a bien une réglementation européenne uniformisée mais ce n’est pas encore le cas au niveau international. Bien que les pays aient, à quelques exceptions près, une réglementation portant sur les mêmes types de polluants atmosphériques, les indices sont eux parfois différents du fait des modes de calculs ou des échelles pris en compte.

L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande quant à elle des niveaux d'exposition (concentrations et durées) au-dessous desquels il n'a pas été observé d'effets nuisibles sur la santé humaine ou sur la végétation. Ils ne sont pas réglementaires, et n’ont donc aucune valeur contraignante pour les Etats

A l’heure actuelle, le projet de directive européenne abaisse les seuils limite. L’exécutif communautaire veut « s’approcher » des concentrations de polluants auxquelles nous pouvons être exposées telles qu’elles sont recommandées par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Pour plus d’informations : Révision de la directive européenne sur l’air ambiant

Plusieurs stratégies de gestion sont mises en œuvre pour lutter contre la pollution atmosphérique, que ce soit au niveau international (protocole de Göteborg, législation sur le transport maritime), au niveau européen (directives sur les émissions industrielles, sur les plafonds nationaux d’émission) ou français. Elles ont permis de faire globalement baisser les émissions de polluants atmosphériques depuis 20 ans. 

Les actions progressivement mises en place montrent une certaine forme de cohésion qui commence à émerger entre les pays, les organisations non gouvernementales, les citoyens et même les entreprises. De nombreux pays et villes sont inscrites dans la base de données de l’OMS sur la qualité de l’air ambiant, ce qui en fait la base de données la plus complète sur la question. Cela démontre dans une certaine mesure  que les pays sont plus nombreux que jamais à mesurer la pollution de l’air et à prendre des mesures pour la réduire. (Plus d’infos : 9 personnes sur 10 respirent un air pollué dans le monde).