Pollution hivernale : pourquoi l’air peut se dégrader ?

Bonne nouvelle : pour l’instant, aucun épisode de pollution n’a été constaté en Hauts-de-France ! Mais avec des conditions météo parfois stables et peu ventées, la situation pourrait changer. Alors, qu’est-ce qui ferait qu’un épisode de pollution apparaisse ? Quels sont les facteurs en jeu et comment réagir si cela se produit ? On vous explique tout.

Épisodes de pollution hivernale : d’où viennent les particules PM10 ?

On parle d'épisode de pollution quand les concentrations de polluants dans l'air sont élevées et dépassent certains seuils. Les polluants concernés et les concentrations à ne pas dépasser sont déterminés Directive européenne et retranscrite dans la loi française. Les polluants mesurés sont des particules ou des gaz, le plus souvent invisibles et inodores. Un épisode de pollution peut durer de quelques heures à plusieurs jours. 

On fait face actuellement à ceux qu’on appelle un épisode de pollution mixte. Il est caractérisé par une accumulation des émissions locales couplée à une pollution en provenance d’autres territoires et à des conditions météorologiques qui empêchent la dispersion des polluants.
Un épisode de pollution peut avoir une ou plusieurs sources ; 3 facteurs qui peuvent déclencher un épisode hivernal :

Des concentrations plus élevées liées aux activités humaines

Les activités humaines, sont responsables de la majorité des émissions de particules PM10. Les principales sources anthropiques incluent les transports, en particulier les véhicules à moteur thermique, les industries, la combustion de biomasse (comme le bois), ainsi que la construction et l'exploitation minière. Les centrales thermiques et l'agriculture, notamment l'utilisation de fertilisants et la gestion des déchets organiques, contribuent également à l'émission de ces particules.

Une pollution plus élevée en raison des émissions dues au chauffage

Le chauffage, notamment au bois, est responsable d'émissions de particules.
Photo : Annie spratt - Unsplash

Plus les rejets sont importants, plus les concentrations en polluants dans l'air risquent d'être élevées. En hiver, les émissions dues au chauffage des habitations et bâtiments sont naturellement plus élevées, et sont les principales responsables de la pollution aux particules fines notamment.

Poele_bois_cheminee (Photo : Oleksandr Pidvalnyi_Pixabay)

Comment bien se chauffer, notamment au bois ?

Des conditions météorologiques propices à l’accumulation de polluants

Le brouillard, propice à l'accumulation des polluants dans l'air.
Photo : RealAKP - Pixabay

En hiver, les températures rigoureuses favorisent les rejets de polluants dans l’atmosphère (les systèmes de chauffage sont plus sollicités, et les rejets associés augmentent). De plus, lorsque ces conditions sont accompagnées de phénomènes d’inversions de température (forte pression, températures froides et absence de vent), les polluants sont bloqués et s’accumulent dans les basses couches de l'atmosphère où sont concentrés la population et les principaux écosystèmes. Très souvent, il est nécessaire d’attendre une météorologie plus favorable à la dispersion des polluants (vent marqué dispersant substances émises) ou au lessivage de l’atmosphère (polluants rabattus au sol par les précipitations) pour atteindre la fin d’un épisode de pollution.

Des masses d’air provenant d’autres régions

Tous les pays n’ont pas les mêmes installations, et certains ont encore recours au charbon comme source d’énergie. Même si la réglementation tend à s’aligner au niveau européen, les particules liées aux rejets de certaines centrales de nos pays voisins peuvent toucher les Hauts-de-France.

Mis à jour le 26 mars 2024

Pas de frontière pour la qualité de l'air

Comment me protéger ?

Pour limiter votre exposition aux particules et à leurs impacts sur la santé, il est essentiel d'adaptez vos comportements.

Est-ce que je peux faire sport ?

Limiter les activités en extérieur : lors d’un effort physique, les quantités d’air inhalées sont plus importantes qu’au repos. Lors des pics de pollution, il est conseillé de réduire les efforts physiques à l’extérieur, notamment pour les personnes sensibles comme les enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Il est recommandé d’éviter de courir à proximité des routes très fréquentées, où la concentration en polluants est plus élevée, et de privilégier les espaces verts ou les zones moins exposées à la pollution.

Lire : Sport et qualité de l'air

Comment adapter mes déplacements ?

Éviter les zones très polluées

Lorsque la qualité de l'air est mauvaise, il est préférable d’éviter les zones à forte circulation automobile ou les sites industriels où les niveaux de pollution sont plus élevés.

Opter pour des modes de transport plus écologiques

Pour réduire les émissions de particules PM10, il est conseillé de privilégier les transports en commun, la marche, le vélo ou encore les véhicules électriques plutôt que les voitures à moteur thermique.

Adapter mes déplacements

Rue nationale à Lille (59).
Photo : Van Thuan - Unsplash

Surveillez la qualité de l’air

Suivre les indices de qualité de l'air locaux permet de savoir quand les niveaux de polluants sont élevés et d’adapter ses activités en conséquence.

Téléchargez Air to Go pour avoir la qualité de l’air dans votre poche

Télécharger Air to Go

Pensez à la vignette Crit'air

Depuis le 1er janvier 2025, la vignette Crit’air est obligatoire dans la Métropole Européenne de Lille. Elle implique une restriction progressive de la circulation des véhicules les plus polluants dans certaines zones de la métropole. Obtenez dès maintenant votre vignette Crit’Air ! depuis le 1er janvier 2025, elle est obligatoire dans la Métropole Européenne de Lille et pourra conditionner l’accès à certaines zones en cas de pic de pollution. Cette pastille permet d’identifier les véhicules les moins polluants et contribue à améliorer la qualité de l’air. Anticipez dès aujourd’hui pour circuler sereinement !

Vignettes Crit'air - Classification des véhicules

Les masques sont-ils efficaces ?

Les masques classiques ne filtrent pas les particules les plus fines. Le port d’un masque anti-pollution de type FFP2 ou FFP3 bien ajusté peut aider à limiter l'inhalation de particules fines, mais ne filtrent pas les polluants gazeux tels que l’ozone ou le dioxyde d’azote. Il est plutôt conseillé d’adapter ses activités et itinéraires, pour s’éloigner des sources de pollution (axes routiers, zones industrielles…

Lire l'article

Et en intérieur ?

Décaler l’heure d’ouverture des fenêtres

En intérieur, les polluants sont plus concentrés. Lorsque la pollution est élevée, même s’il peut sembler préférable de maintenir les fenêtres fermées, en particulier dans les zones urbaines, l’aération des espaces intérieurs doit simplement être décalée aux moments de la journée où les concentrations de polluants seront moins élevées, plutôt tôt le matin ou en fin de soirée.
Dans votre véhicule pensez à ouvrir les fenêtres de temps en temps pour renouveler l’air, en dehors des zones les plus fréquentées.

Préserver l'air chez moi

Bons gestes

Pour préserver votre santé, veillez également à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants, tels que l’usage de solvants, bougies ou encens, ou encore le tabac. Il est donc préférable de reporter les activités de peinture ou de bricolage.

Rapprochez-vous d’un professionnel de santé en cas de gêne respiratoire.

Recommandations en cas d'épisode de pollution

Collaboration entre Atmo Hauts-de-France et la Préfecture

Atmo Hauts-de-France est chargé de surveiller la qualité de l'air dans la région. Nous collectons, analysons et prévoyons l'évolution des niveaux de pollution atmosphérique. Dès qu'un épisode de pollution est détecté ou anticipé, une alerte est transmise à la préfecture afin qu'elle puisse déclencher les mesures adaptées pour limiter l'impact sur la population et l'environnement.

Qu'est-ce qu'un épisode de pollution