Bilan de la qualité de l'air de mars 2022 en Hauts-de-France

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Publié le 13 avril 2022

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Voici le bilan de la qualité de l'air de mars 2022, avec les concentrations de polluants (particules PM2.5, particules PM10, ozone et dioxyde d’azote) au fil des jours, et leur comparaison avec les années précédentes.

Deux épisodes de pollution aux particules PM10 ont touché la région en mars, sur un total de 11 jours. 

Concentrations maximales de polluants dans l’air

 

Maximum (µg/m3)

Station / influence

Date - heure

Valeur réglementaire

Particules PM2.5

57.6

Malo-les-Bains
Mesure de fond urbain

25 mars

Recommandation de l'OMS : 15 µg/m3 en moyenne journalière

Particules PM10

107

Mardyck
Mesure sous influence industrielle

24 mars

Valeur limite : 50 µg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 jours par an

Ozone

141.2

Campagne-lès-Boulonnais
Mesure de fond rural

24 mars 
à 16h

Objectif à long terme : 120 µg/m3 en moyenne glissante sur 8 heures

Dioxyde d'azote

142.6

Roubaix Serres
Mesure sous influence trafic

23 mars à 20h

Valeur limite : 200 µg/m3 en moyenne horaire à ne pas dépasser plus de 18 heures par an

Dioxyde de soufre

98.1

Gravelines
Mesure sous influence industrielle

26 mars à 18h

Valeur limite : 350 µg/m3 en moyenne horaire à ne pas dépasser plus de 24 heures par an

*µg/m: microgramme (1.10-6 g) par mètre cube

**fond : pollution ambiante, qui n’est pas sous l’influence d’une source d’émission particulière

Concentrations moyennes par polluant

Légende des graphiques ci-dessous :

  • Max [2016-2021] (Tirets bleu foncé) : Concentrations maximales observées semaine par semaine sur les 6 dernières années
  • Min [2016-2021] (Tirets bleu clair) : Concentrations minimales observées semaine par semaine sur les 6 dernières années
  • Moyenne 2022 (Trait orange) : Moyenne des concentrations semaine par semaine sur l’année 2022
  • Moyenne [2016-2021] (Trait bleu) : Moyenne des concentrations semaine par semaine sur les 6 dernières années

Parmi l’ensemble des stations du réseau Atmo Hauts-de-France, toutes les typologies de stations (en lien avec la densité de population) ont été sélectionnées :

  • Urbaine
  • Périurbaine
  • Rurale

Concernant l’influence, seules les « mesures de fond » représentant l’exposition moyenne de la population ont été sélectionnées dans les graphiques ci-dessous. En effet, les autres stations n’ont pas été prise en compte dans le calcul des moyennes glissantes hebdomadaires à savoir :

  • Sous influence industrielle
  • Sous influence proximité trafic
  • Observation spécifique

Ces dernières reflètent l’exposition maximale de la population d’une source identifiée ou des études spécifiques, et non le niveau moyen de la qualité de l’air.

EN SAVOIR PLUS

Particules PM2.5

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Evolution des concentrations en particules PM2.5 dans les Hauts-de-France en 2022,
comparativement aux 6 dernières années
sites de fond (urbains, périrubains, ruraux)

Les concentrations en particules PM2.5 ont relativement fluctué avec un temps particulièrement froid/sec (recours aux chauffages des ménages notamment) et doux/sec (conditions anticycloniques stables favorisant la stagnation des particules).

Les moyennes hebdomadaires en PM2.5 (26.5 µg/m3 en début de mois et 29.7 µg/m3 en fin de mois) sont historiquement très élevées pour cette période printanière. Celles-ci établissent ainsi de nouveaux records de maximales. En lien, les 2 épisodes de pollution aux particules PM10, en début et fin de mois.

Les particules PM2.5 ont composé jusqu’à 70% des particules PM10, montrant des apports multi sources (combustion du bois, trafic) déterminants dans le déclenchement de ces épisodes.

Pour les autres semaines du mois de mars, les concentrations ont été proches des moyennes précédemment observées entre 2016 et 2021.

 

Particules PM10

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Evolution des concentrations en particules PM10 dans les Hauts-de-France en 2022,
comparativement aux 6 dernières années
sites de fond (urbains, périrubains, ruraux)

Deux épisodes de pollution ont été constatés au cours de ce mois, avec en cause des dépassements en particules PM10 sur plusieurs départements. Ces épisodes ont eu lieu du 03 au 05 mars puis du 24 au 29 mars, lors de conditions météorologiques stables et peu propices à la dispersion des particules. Un épisode de 5 jours de pollution n’avait pas eu lieu depuis l’été 2020. Ce sont des épisodes multi sources : d’une part, des particules primaires (combustion de la biomasse (chauffage au bois) et du trafic routier), et d’autre part des particules secondaires (formation en lien avec les activités agricoles, industrielles et trafic).

Voir notre article : Quelles sont les raisons de l’épisode de pollution de fin mars ?

A l’exception de la 10ème et 11ème semaine de l’année avec 23 µg/m3 et 17.2 µg/m3 respectivement, les concentrations en particules PM10 ont été relativement élevées à très élevées pour les autres semaines du mois de mars.

Ozone 

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Evolution des concentrations en ozone dans les Hauts-de-France en 2022,
comparativement aux 6 dernières années
sites de fond (urbains, périrubains, ruraux)

Les concentrations en ozone ont chuté en début de mois, avec 34.9 µg/m3 en moyenne hebdomadaire. Cela peut s’expliquer en partie par des vents faibles et l’entrée d’un air froid polaire en début de mois. Lors de la 10ème semaine, les concentrations hebdomadaires en ozone ont augmenté pour atteindre 57.4 µg/m3.

Par la suite, les concentrations ont stagné autour de 51 µg/m3, sans toutefois dépasser la moyenne historique de 2016 à 2021.

Les entrées d’ozone des couches troposphériques supérieures sont provoquées par les forts coups de vents. Ce phénomène peut être constaté jusqu’au début du printemps. L’été, c’est ensuite la hausse des températures et l’ensoleillement qui sont responsables de la formation de l’ozone.

Dioxyde d'azote

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Evolution des concentrations en dioxyde d’azote (NO2) dans les Hauts-de-France en 2022,
comparativement aux 6 dernières années
sites de fond (urbains, périrubains, ruraux)

A l’image des concentrations particulaires, les moyennes hebdomadaires en dioxyde d’azote ont fortement varié avec 25.4 µg/m3 la 9ème semaine, puis 14.3 et 18 µg/m3 les 2 semaines suivantes, et enfin 27.8 µg/m3 et 17.2 µg/m3 en fin de mois.

Les concentrations hebdomadaires les plus faibles sont proches des moyennes historiques. Ce n’est pas le cas des 2 valeurs élevées qui marquent un nouveau record de concentrations maximales à cette période de l’année.

Episodes de pollution de l'air

Deux épisodes de pollution aux particules PM10 ont touché la région en mars, sur un total de 11 jours et 4 départements touchés. 

Un 1er épisode de pollution a été constaté les journées du 3 au 5 mars en raison de la hausse des niveaux des particules PM10.

Pour chacune de ces journées, la situation météorologique était stable et peu propice à la dispersion des polluants (vents variables, inversion de températures pendant la nuit, rétro-trajectoires venant d’abord et l’Île-de-France et de l’Est puis uniquement de l’Est). Cet épisode a été dominé par des sources primaires de particules liées à la combustion de biomasse (chauffage au bois) et au trafic routier.

La caractérisation chimique a également montré qu’une part des concentrations était due à des particules secondaires en lien avec les activités agricoles.

Les départements Nord et Pas-de-Calais ont été concernés par un niveau « alerte sur persistance » lors de ces 3 journées, tandis que le département de l’Oise a été concerné par un niveau « information et recommandation » le jeudi 3 mars.

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Un 2nd épisode de pollution a été constaté entre le 24 et le 29 mars (à l’exception du 27), en cause la hausse des niveaux de particules PM10.

Du 24 au 26 mars, la situation météorologique était stable et peu propice à la dispersion des polluants :

  • vents faibles à directions variables,
  • inversion de températures la nuit,
  • hauteurs de couche de mélange faibles sur le littoral,
  • soleil la journée favorisant la production de particules secondaires,
  • masses d’air chargées en particules provenant de l’Est.

Ce début d’épisode a été dominé par des sources primaires de particules liées à la combustion de biomasse (chauffage au bois) et au trafic routier.

L’analyse physico-chimique a montré la présence de particules secondaires, formées à partir de polluants émis par les activités agricoles, industrielles ou encore le trafic routier.

Lors de ces 3 premières journées, les départements Nord et Pas-de-Calais ont été touchés par un niveau « alerte sur persistance », c’est également le cas du département de la Somme le 25 et 26 mars. Le département de l’Oise a été concerné par un niveau « information et recommandation » le 25/03/2022.

Aucun épisode de pollution n’a été constaté sur la journée du 27 mars, en cause un bref renforcement du vent et la diminution de des émissions de polluants (dimanche).

Du 28 au 29 mars, les conditions météorologiques se dégradent de nouveau, avec un anticyclone bien installé sur la région. Cette fin d’épisode se caractérise par un mélange complexe de particules : primaires issues de la combustion (chauffage bois et trafic routier), secondaires (formées à partir des polluants émis par les activités agricoles entre autres) et transportées par les masses d’air (en provenance du Nord Europe). 

Le 28 mars,  le niveau d’alerte sur persistance a été atteint pour le Nord et le Pas-de-Calais, suivi d’un niveau d’information et recommandation pour le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme le mardi 29 mars.

QUELLES SONT LES RAISONS DE L’ÉPISODE DE POLLUTION DE FIN MARS ?

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Episodes de pollution dans les Hauts-de-France en mars 2022

QU'EST CE QU'UN ÉPISODE DE POLLUTION ?

Pollens 

Comme au cours du mois de février, le risque d’allergies aux pollens est resté moyen (2) tout au long du mois de mars. Ce mois a été marqué par l’augmentation des pollens d’aulne, de peuplier, et frêne, et surtout de bouleau, particulièrement allergisants.

EN SAVOIR PLUS 

Le tableau ci-dessous reprend les indices polliniques pour les capteurs d'Amiens (80, capteur géré par Atmo) et Lille (59, capteur géré par l'APPA).

Date

Indice Lille 

Indice Amiens

Taxon dominant

Semaine du 4 mars 2 2 Aulne
Semaine du 11 mars 2 2 Aulne
Semaine du 18 mars  2 2 Saule/Frêne
Semaine du 25 mars 2 2 Peuplier/Frêne

Depuis février, en cette nouvelle saison pollinique, l’échelle de risque d’allergie aux pollens a été simplifiée. Elle comporte désormais 4 niveaux, de 0 (nul) à 3 (élevé), au lieu de 6 auparavant.

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Nouvelle échelle de risque allergique aux pollens
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