Depuis aujourd’hui, la France est impactée par des particules désertiques qui sont présentes dans l’air. Du sable du Sahara dans notre région ? Cela peut sembler étonnant mais c’est loin d’être la première fois. Quel est l’impact sur la qualité de l’air ? A quoi peut-on s’attendre dans les jours à venir ? On fait le point sur la situation.
Publié le 4 septembre 2023
Evolution du phénomène
Lundi 4 septembre : les particules désertiques ont principalement impacté le Sud-Ouest de la France. Sur notre région, le survol de ces poussières ne devrait arriver que le lendemain, à la mi-journée, mais sans aucune possibilité de prévoir son impact précis sur la qualité de l'air car la prévision des quantités et des lieux de possibles retombées reste très complexe à appréhender.
Mardi 5 septembre : les poussières qui traversent la France sont arrivées dans la partie Sud-Ouest de notre région cette nuit. L'impact de ce phénomène est très faible et ne couvre pas l'ensemble de la région. On retrouve donc des concentrations de particules légèrement élevées dans la zone concernée par rapport au reste de la région mais en moyenne journalière elles ne dépassent pas 30µg/m3, ce qui correspond à l'indice moyen pour ce polluant.
Mercredi 6 septembre : les masses d’air chargées en poussières sahariennes sont à présent au-dessus de la Grande-Bretagne. Aujourd'hui nous n'avons donc pas noté de hausse de particules sur la région.
Visualisation interactive de l'évolution des prévisions de poussières : https://dust.aemet.es/products/daily-dust-products
Comment un désert situé à des milliers de kilomètres peut-il contribuer à un potentiel épisode de pollution local ?
Il n’est pas rare qu’en période estivale ce phénomène se produise, d’ailleurs c’est de plus en plus fréquent. En effet, suite au réchauffement des sols en Afrique, des dépressions se forment et entrainent des vents violents mettant en suspension des grains de sable. Ceux-ci pulvérisent les argiles en percutant les sols, ce qui remet de grandes quantités de particules en suspension.
Ces épisodes dits “sahariens” ne sont pas systématiquement visibles. Même si l'arrivée de masses d'air chargées en particules est bien prévue, il est difficile de cerner les territoires qui seront précisément impactés, et à quelle altitude ils le seront. Il n'est en effet pas rare que de tels phénomènes impactent peu en dessous de la couche limite atmosphérique, soit de l'ordre de 1 000 à 2 000m en journée. Cependant lorsque ces masses d’air parviennent au sol, les concentrations de poussières en suspension peuvent alors être importantes.
Plusieurs dispositifs de prévision à grande échelle modélisent différents polluants atmosphériques, notamment les particules assez grossières (Dust) souvent d'origine naturelle. Nous tenons compte de ces différents programmes pour établir nos propres prévisions régionales et locales.
"L'effet Sahara" aggrave-t-il la pollution de l'air ?
Ces poussières désertiques sont des particules assez grossières, de quelques microns à une dizaine de microns de diamètre (PM10). Du fait de leur diamètre assez important, ces particules ont moins de facilité à pénétrer dans les organismes que les particules fines (diamètres 2,5 microns PM2,5, voire moins) issues de phénomènes de combustion (chauffage au bois, véhicules à moteur thermique).
Toutefois, leur quantité peut engendrer a minima une gêne, d'autant plus que les concentrations d'autres polluants peuvent être présents.
Aujourd'hui, les températures élevées et un ciel dégagé favorisent l'augmentation des polluants notamment les concentrations en ozone qui engendreront des indices mauvais au nord et sud de la région. Demain, les conditions météorologiques devraient être similaires à la veille. Les indices seront également mauvais sur la partie ouest de la région et dégradés au centre et à l'est des Hauts de France. L'ozone sera toujours le polluant majoritaire
Pour connaître la prévision en détail : https://www.atmo-hdf.fr/
Se protéger et agir pour réduire ses émissions de polluants
J'agis
- Je n’utilise pas de produits chimiques comme les solvants ou les peintures,
- Je privilégie les transports en commun, le covoiturage et/ou les transports doux,
- Je respecte les limitations de vitesse,
- Je reporte tout déplacement inutile nécessitant l’usage d’un véhicule,
- Je coupe le moteur lors d’arrêts prolongés,
- J’évite toute conduite sportive.
Je me protège
En cas d'épisode de pollution, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF) recommande un certain nombre de précautions à prendre selon les catégories de population, afin de préserver la santé de chacun.
De manière générale, il est recommandé de :
D’éviter toute activité sportive ou physique intense augmentant le volume d’air inhalé
De veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants, tels que l’usage de solvants ou encore le tabac.
De privilégier les transports "doux" et le covoiturage ou, à défaut, de réduire la vitesse de circulation.
Dans le cas d’un épisode d’ozone, d’éviter l’application de peintures, vernis ou de tout autre produit domestique à base de solvants qui participe à la formation d’ozone.
Pour les personnes sensibles : de respecter le traitement médical en cours et de consulter un médecin en cas de gêne.