Le printemps est là ! La nature reprend vie, mais cette période de renouveau peut aussi rimer avec pollution, car des épisodes de pollution printanière viennent perturber notre environnement et notre santé. Mais qu’est-ce qui explique ces phénomènes ?
Qu’est-ce qui caractérisent ces épisodes printaniers ?
Qu’est-ce qui caractérise ces épisodes printaniers ?
Les épisodes de pollution « printaniers » résultent d'une combinaison spécifique de trois éléments : l’ammoniac, les oxydes d'azote et des conditions climatiques favorables.
Ces épisodes, principalement de nature particulaire, sont causés par plusieurs facteurs :
- Pendant cette saison, les conditions météorologiques sont souvent stables, avec des nuits et matins froids suivis de journées plus chaudes, créant un environnement propice à l'accumulation des polluants (temps ensoleillé, atmosphère stable, vents faibles).
- Les émissions de particules fines (PM10), liées à l’utilisation des chauffages domestiques (notamment le chauffage au bois), sont encore présentes.
- Les activités agricoles génèrent également des émissions locales de particules fines PM10.
- Enfin, des masses d'air chargées de particules peuvent se déplacer et intensifier ces épisodes de pollution, propulsant les polluants bien au-delà de leur source initiale

Les épisodes printaniers se distinguent des épisodes hivernaux par la présence importante de nitrate d’ammonium (NH4NO3). Ce dernier est formé à partir des émissions agricoles d’ammoniac (épandage d’engrais, fumier et lisier), qui réagissent avec les oxydes d’azote (NOx) émis majoritairement par le trafic routier et le nitrate d’ammonium.
L’ammoniac, dont la quantité produite en 2020 en Hauts-de-France s’élève à 38,7 kilotonnes, est émis à 96% par le secteur agricole dont 69% de ces émissions est lié à l’utilisation des engrais azotés sur les cultures.

A quelle période se manifestent les épisodes printaniers ?
On enregistre des épisodes de pollution par les particules tout au long de l'année, la composition chimique des particules diffère en fonction des saisons.

En lien avec de nombreux épisodes de pollution sur les façades littorales des régions de Hauts-de-France et de Normandie, Atmo HdF et Atmo Normandie ont réalisé une étude de caractérisation des particules (printemps 2021) afin de mieux comprendre les dépassements des seuils
L’étude CaraLittoral vise à approfondir la compréhension de ces phénomènes, notamment entre 2018 et 2019. L'étude a permis d'identifier 5 sources principales de particules, incluant des émissions agricoles d’ammoniac et de trafic, ainsi que la combustion de biomasse. Pour atténuer l'impact de ces sources anthropiques, des mesures telles que l'adoption de bonnes pratiques agricoles, le renouvellement des systèmes de chauffage au bois et la réduction du trafic automobile sont suggérées. Les sels marins et aérosols biogéniques, d'origine naturelle, jouent également un rôle, bien que la part des sources anthropiques soit prédominante lors d’épisodes de pollution.
Cette étude souligne la complexité des épisodes printaniers et l'importance d’une approche multi-sectorielle pour en réduire l'apparition, combinant des efforts à long terme sur les pratiques agricoles et industrielles avec des actions ciblées sur le chauffage résidentiel et le trafic routier.