830 000 tonnes : C’est la quantité brûlée par an par les particuliers en France, selon les données du Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) pour l'année 2021. Et 15 % des personnes ayant accès à un jardin ou un espace vert privatif déclarent encore recourir au brûlage de déchets verts en 2022 (source : ADEME).
Publié le 23 février 2024
Malgré son interdiction, le brûlage des déchets verts persiste, générant pollution atmosphérique, risques d'incendie et un impact sanitaire important. Cette pratique, motivée par des considérations pratiques et économiques, perdure chez les Français âgés de 25 à 39 ans et chez ceux vivant dans des zones soumises à l’Obligation légale de débroussaillement, où de vastes espaces verts sont fréquents. Cette action persistante témoigne d'un besoin de sensibilisation auprès des particuliers, les élus et les techniciens des collectivités.
Que vous soyez un jardinier du dimanche, un professionnel des espaces verts ou un responsable communal, vous produisez probablement des déchets verts.
Mais quelles sont ces matières qui, mal gérées, peuvent avoir un impact significatif sur notre environnement et notre santé ?
Parmi les déchets verts, on trouve :
- Les branches d'arbres,
- Les tontes de gazon,
- Les feuilles mortes,
- Les herbes,
- Les broussailles,
- Les fleurs fanées, etc.
Quelles sont les conséquences du brûlage des déchets végétaux ?
Ces brûlages émettent de nombreux composés toxiques (particules, dioxines...) et sont une source importante de pollution de l’air ambiant. Selon Santé publique France, la pollution atmosphérique serait à l’origine de 6 500 décès prématurés par an en Hauts-de-France.
Cette pollution est due principalement aux émissions des véhicules, du chauffage, des industries, de l’agriculture, mais aussi au brûlage des déchets verts produits par les ménages. Les contrevenants à cette interdiction s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
De surcroît, brûler des déchets peut causer des troubles du voisinage, que ce soit à cause des odeurs ou de la fumée dégagées, mais présente également un impact sanitaire.
En effet, cette combustion est peu performante, particulièrement quand les végétaux brûlés sont humides, et dégage des substances polluantes, toxiques pour l’homme et l’environnement. La toxicité des substances émises dans l’air peut encore être accrue en cas de mélange des déchets verts avec d’autres déchets de jardin (plastiques, bois traités).
Brûler 50kg de déchets végétaux émet autant que
Alors que ces déchets verts sont encore trop souvent brûlés en France, il existe des solutions alternatives, variées et complémentaires.
Quelles sont ces solutions alternatives ?
Il faut savoir que la matière organique est le support de la vie du sol et de sa fertilité, quand on brûle ou que l’on emmène les déchets verts ailleurs, on casse le cycle de la matière. Les sols s’appauvrissent et se désertifient progressivement. Il faut donc penser le jardin autrement et considérer ses déchets pour ce qu’ils sont : une richesse.
On peut ainsi traiter nos déchets verts localement. Parmi les solutions possibles, on compte :
- Le compostage individuel : Le compostage permet de valoriser sur place les matières organiques du jardin et de la cuisine, pour les transformer en compost, un engrais naturel
- Le paillage : Le paillage consiste à couvrir la terre de matières végétales (feuilles mortes, tailles de haies, copeaux de bois, tonte de gazon, paille, …), pour protéger et nourrir votre sol.
- Le broyage : Le broyage consiste à réduire sous forme de copeaux, les branches de jardin issues de la taille. On obtient ainsi un broyat.
- La tonte mulching (ou tondre sans ramasser) : La tonte mulching est une technique de tonte sans ramassage, qui hache finement les brins d’herbe, en les dispersant sur la pelouse.
Mais il est aussi possible de passer par des solutions centralisées telles que :
- Collecte en PAP (porte-à-porte) : le service d’enlèvement aux domiciles des usagers peut être appliqué en zone urbaine ou mixte pour pallier le manque de points de collecte à proximité.
- Collecte en PAV (points d’apport volontaire) : des plateformes de dépôts (végèteries, points de dépôts), temporaires ou permanentes, équipées ou non d’un broyeur, peuvent être installées dans les zones les plus éloignées des déchèteries dans le but de réduire le kilométrage des usagers. Les usagers peuvent repartir avec du broyat.
- Collecte en déchèterie : dans une benne réservée aux apports de végétaux.
Techniques complémentaires selon votre situation
Mais quelles que soient les solutions choisies, il est important de passer par la sensibilisation !
Pour cela, plusieurs choses à faire :
- Organiser des séances d’information sur les risques et l’interdiction du brûlage des déchets verts,
- Organiser des ateliers pour soutenir la mise en œuvre des solutions alternatives,
- Mettre en place des actions d’éco-exemplarité par les services des collectivités.
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Publication
Conseil : les déchets verts