Les zones rurales sont-elles moins impactées par la pollution ?

Visuel
paysage hauts de france
Contenu
Contenu

On oppose souvent l’image d’une ville polluée, congestionnée a celle d’une campagne saine ou on peut respirer un air pur.

Réalité ou idée reçue ? A l’heure ou près de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain, on observe paradoxalement que les zones rurales sont soumises à des sources de pollution qui ne sont pas propres au trafic ou à l’activité industrielle d’une ville. L’air de la campagne est-il réellement plus sain ? Si non,  à quoi est-ce dû ?

Des sources de pollution variées

Contenu

Rapidement, on serait tenté de se dire que la campagne est épargnée par la pollution, car les pics de pollution y sont un peu moins fréquents, mais ceux-ci ne sont que la face émergée de l’iceberg.

C’est la pollution chronique qui est finalement la plus problématique pour la santé. A la campagne, le trafic routier est certes moins dense mais certains polluants sont pourtant bien présents comme les particules fines (dues au travail des sols, à la récolte ou à la gestion des résidus agricoles), les pesticides ou encore l’ammoniac, un gaz acidifiant notamment produit par les élevages bovins. En outre, en fonction des aléas climatiques, la pollution peut se déplacer des villes vers la campagne, et contaminer ainsi tout le territoire. 

La campagne doit donc aussi faire face à des sources de pollution qui lui sont propres comme :  

• Parfois méconnu par certains, il y a tout d’abord le brûlage des déchets végétaux. Bien qu’interdit, cette activité qui est largement pratiquée contribue à la dégradation de la qualité de l'air. De même lorsque le chauffage au bois est utilisé dans de mauvaises conditions, il peut être fortement émetteur de particules et autres composés toxiques dans l’air. 

•    Les pesticides, on parle souvent de la contamination de l’eau par les pesticides et peu de leurs impacts sur la qualité de l’air. Et pourtant, une fois épandus dans l’environnement, les pesticides se retrouvent dans l’air par volatilisation, par érosion ou par dérive lors de l’épandage. La contamination de l’air par les pesticides est une composante de la pollution de l’air qui est peu connue. Cela est dû, en partie, à la récente prise de conscience de cette forme de pollution, à l’absence de normes sur les pesticides dans l’air, mais aussi à la diversité des molécules actives utilisées. 

La saisonnalité des sources de pollution

Contenu
En période estivale

On rencontre également 2 problématiques qui sont récurrentes :  

Les pollens, en 2023, on estime que 30 % de la population est allergique en France, et cela pourrait grimper jusqu’à 50 % en 2050.

L’ozone, ce polluant estival présente la particularité de toucher davantage les zones rurales et d’altitude. L'ozone se forme en ville, mais lorsqu’il est au contact des gaz d’échappement (Nox), une nouvelle réaction se produit dans la foulée et l’ozone est comme on pourrait dire  "consommé". Le phénomène est un peu moins marqué dans les zones interurbaines où des niveaux d’oxydes d’azote (Nox) globalement moins élevés permettent à l’ozone de se former en journée mais ne l’empêche pas d’être détruit chaque nuit. En revanche, transporté par les masses d’air loin du trafic automobile, ce polluant reste stable et donc présent. De plus, parmi les polluants précurseurs nécessaires à la formation de l’ozone, se trouve le méthane (CH4). Ce composé est nettement plus présent en zone rurale qu’en zone urbaine, car émis en grande partie par les activités agricoles, et également par la faune et la flore de manière tout à fait naturelle. Les composés organiques volatils (COV), favorisent également la formation d’ozone. Ils sont en majorité d’origine naturelle, produits par la végétation.

Enfin, si vous allez à la montagne cet été, sachez que l’intensité du rayonnement UV a une forte influence sur la formation d’ozone. Or, plus on monte en altitude, plus l’intensité des rayons UV est importante, d’où les concentrations parfois élevées mesurées en montagne en été.

formation de l'ozone

 

En période hivernale

La région Hauts-de-France, comme d’autres régions, est régulièrement touchée par des épisodes de pollution aux particules, notamment en fin d’hiver/début de printemps. Lors de ces épisodes, le nitrate d’ammonium (NH4NO3), formé à partir des émissions agricoles d’ammoniac (épandage d’engrais, fumier et lisier), réagit avec les oxydes d’azote émis majoritairement par le trafic routier et représente une part importante de la composition chimique des particules PM10.

Durant les périodes encore froides, cette pollution se combine également à celle émise par le chauffage avec des survenues d’épisodes de pollution qualifiés de « mixtes ». 

Agriculture -Episode de pollution
Comment agir ? 

Les sources d’émissions agricoles étant multiples, plusieurs leviers d’actions sont mobilisables.  

Affiche agriculture comment agir ?
Affiche agriculture comment agir ?

https://www.atmo-hdf.fr/sites/hdf/files/medias/documents/2023-06/KAKEMO…

 

 

Contenus
Visuel
champs_rural

Qualité de l'air et Agriculture : Des enjeux partagés ?

Afin de sensibiliser et d'informer les professionnels agricoles sur les enjeux…
Consulter
Visuel
agricole_banner

Agriculture et qualité de l'air : Comment agir ?

Afin de sensibiliser et d'informer les professionnels agricoles sur les enjeux…
Consulter

Publication

Agriculture et pollution de l'air, impacts, contributions, perspectives - 2015

Cette plaquette, élaborée avec l’aide de l’INRA, fait un point sur l’état des…
Consulter