Episode de pollution aux particules qui persiste

Depuis jeudi, les concentrations en particules sont localement élevées. Aujourd’hui la procédure d’alerte sur persistance a été déclenchée dans le Nord et le Pas-de-Calais pour les particules. Les conditions météorologiques anticycloniques (vent faible, ensoleillement) favorisent l'accumulation des polluants, ce qui conduit aussi à des concentrations élevées en ozone mais sans dépassement des seuils réglementaires pour ce polluant. On vous explique les raisons et la tendance des heures … à venir.

Point journalier sur la situation

Jeudi 07 septembre : un épisode de pollution en particules PM10 a été déclenché dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. La qualité de l'air a été dégradée dans la majeure partie de la région et mauvaise dans la partie nord de ces deux derniers départements. Les conditions météorologiques anticycloniques (vent faible, ensoleillement, etc.) ont favorisé l'accumulation des polluants, ce qui conduit à des concentrations élevées également en ozone mais sans dépassement des seuils réglementaires pour ce polluant.

Vendredi 8 septembre : l'épisode de pollution en particules PM10 a été maintenu. La qualité de l'air devrait être dégradée sur l'ensemble du territoire à mauvaise plus localement sur la frange littoral nord avec des concentrations en PM10 et PM2.5 élevées, l'ozone partagera l'indice mauvais en raison des concentrations élevées et des conditions météorologiques anticycloniques (vents calmes, fort ensoleillement, etc.) favorisant sa formation.

Samedi 9 septembre : les conditions météorologiques devraient être similaires, l'épisode sera maintenu toujours à cause des concentrations de PM10 dépassant les seuils réglementaires. L'indice sera dégradé à mauvais, une nouvelle fois piloté par les PM10 et l'ozone.

Pour suivre l'épisode en cours : https://www.atmo-hdf.fr/episodes-de-pollution

Les particules

Les sources à l’origine de ce phénomène sont issues de l’agriculture et du trafic routier, et les émissions locales s’ajoutent souvent à des masses d’air chargées en polluants et provenant d’autres régions françaises ou européennes qui traversent la région.
Les particules en suspension PM10 proviennent en effet de sources naturelles ou anthropiques (dues aux activités humaines). En fonction de leur mécanisme de formation, on peut distinguer les particules primaires ou secondaires.

Les particules primaires sont émises directement dans l'atmosphère.
Les particules secondaires résultent de la réaction de polluants dans l’atmosphère. Ces principaux précurseurs responsables de la formation de particules secondaires : la combustion pour les oxydes d’azote, les activités agricoles (élevage et utilisation d'engrais azotés) ou les moteurs à essence catalysés pour l’ammoniac les combustions fossiles contenant du soufre (fioul, charbon…) pour le dioxyde de soufre.

Les réactions chimiques entre ces molécules gazeuses dans l’atmosphère peuvent former des particules secondaires, telles que le nitrate d’ammonium (NH4NO3).

L'ozone

Nous avons également observé une augmentation constante des niveaux d’ozone dans la région. Celui-ci est un polluant « secondaire », c’est-à-dire qu’il n’est pas rejeté directement dans l’air par des sources de pollution mais résulte de transformations chimiques de polluants déjà présents dans l’air.
Ces réactions chimiques sont déclenchées par le rayonnement solaire, c’est pourquoi l’ozone est plus présent en été et en journée. Selon le lieu et le moment, sa production ou sa destruction sera favorisée. Il est donc plus difficile de maîtriser l’évolution de ce polluant.

Le transport, les activités économiques et l’utilisation de solvants dans les produits du quotidien sont les secteurs d’activité qui contribuent le plus fortement aux émissions des deux principaux polluants précurseurs de l’ozone : les oxydes d’azote NOx et les Composés Organiques Volatils (COV). Parmi les activités économiques, le secteur agricole contribue également aux émissions de méthane (CH4), polluant faisant partie de la famille des COV.

Se protéger et agir pour réduire ses émissions de polluants

Au vu de la vague de forte chaleur de cette semaine, l’agence régionale de santé (ARS) rappelle également les conseils de prévention, en particulier à destination des personnes les plus fragiles et des travailleurs exposés à la chaleur : https://www.hauts-de-france.ars.sante.fr/fortes-chaleurs-lars-rappelle-les-conseils-de-prevention

En cas d'épisode de pollution, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF) recommande un certain nombre de précautions à prendre selon les catégories de population, afin de préserver la santé de chacun.

De manière générale, il est recommandé de :

D’éviter toute activité sportive ou physique intense augmentant le volume d’air inhalé

De veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants, tels que l’usage de solvants ou encore le tabac.

De privilégier les transports "doux" et le covoiturage ou, à défaut, de réduire la vitesse de circulation.

Dans le cas d’un épisode d’ozone, d’éviter l’application de peintures, vernis ou de tout autre produit domestique à base de solvants qui participe à la formation d’ozone.